Les valeurs de l’hypnose ericksonienne

Milton Erickson est né en 1901 dans le désert du Nevada. À la naissance, il hérite de handicaps perceptifs : il est dyslexique, amusique (à son oreille, les rythmes et les mélodies n’ont aucun sens), et s’il s’habille toujours de pourpre ce n’est pas parce qu'il est mono-maniaque mais parce qu’il ne voit aucune couleur, sauf le pourpre !

À 17 ans, il contracte une forme grave de la poliomyélite, une maladie virale qui n’a pas encore de vaccin et qui le laisse paralysé. Sa maladie s’aggrave et un soir il entend les médecins prédirent qu'il ne passera pas la nuit. Il demande alors qu’on déplace son lit de manière à ce qu’il puisse voir le levé du soleil dans le reflet du miroir de la commode.

Cette nuit-là, il se plonge dans une intense méditation. Il reste éveillé jusqu’au levé du soleil, faisant échouer la prédiction des médecins. Après quoi il tombe dans le coma. Il décrira cette nuit comme sa première expérience d’auto-hypnose.

Il se rétablit patiemment, progressivement, en mobilisant son corps par un long travail de concentration, portant attention aux infimes mouvement de son corps qui se réveille peu à peu de la paralysie.

Il raconte que c'est l'observation de sa petite soeur qui apprend à marcher qui l'aide à se rééduquer. Il retrouve l'équilibre, marche avec des béquilles et entreprend même un voyage en canoë, tout un été.

Erickson fait des études de médecine, obtient son doctorat en 1928 et étudie l'hypnose contre l'avis de son entourage universitaire.

Il invente une hypnose moderne, sans dogme, respectueuse de la singularité de chacun, utilisant la suggestion indirecte, les métaphores, l'hypno-pédagogie et consacre sa vie à l'exploration des ressources inconscientes.

Dans sa petite ferme familiale du Nevada, rien ne prédestine Erickson à devenir thérapeute. C’est d’abord par l’expérience sensible du monde et de son propre rapport au corps qu’il développe une hypnose à hauteur d’homme, confiante dans les ressources de nos parties inconscientes.

Son approche privilégie l’apprentissage, la conviction que nous sommes des êtres faits pour apprendre, à tout âge.

Le récit de sa jeunesse, qui revêt en soi les aspects d’un conte hypnotique, est porteuse de l’éthique et des valeurs de l’hypnose ericksonienne.

Sans dogme ni théorie préalable à la rencontre de ses patient, l’hypnose d’Erickson est le fruit de la persévérance, de la fine observation de soi et de son environnement, d’une forme de bon sens et d’humilité et la certitude que rien n’est écrit à l’avance.

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